EDForum (v3)

Rêve d'enfance

C'est l'été. La petite fille est assise dans l'herbe verte et tendre du jardin. Ses cheveux blonds sont ramenés en tresses sur les côtés et des mèches rebelles frissonnent dans la brise alentours. Elle tient sa poupée dans ses bras, pour elle c'est la plus belle poupée du monde ! Elle lui vient d'un oncle ou d'une tante, de ses parents ou peut-être du papa de sa maman, qu'importe. Pour le moment, elle le sait, mais très vite ce détail s'effacera, laissant place à d'autres choses toutes aussi importantes dans sa tête de petite fille, comme la couleur des petits cailloux qu'elle ramènera de sa prochaine promenade, la forme des coquillages qu'elle trouvera quand elle ira bientôt à la mer, la beauté du bouquet qu'elle fera dans quelques heures pour sa maman.
Près d'elle sommeille un ourson. Il semble vieux et usé par l'âge alors qu'il a l'âge de la fillette... Mais pour elle, c'est le plus doux nounours au monde, le seul capable de sécher ses larmes quand le monde bascule et que plus rien ne va. Au-dessus d'elle, l'arbre aux cerises étend ses branches à présent vides. Elle avait aimé, il y a peu de temps, goûter à ses fruits rouges et sucrés et à présent, il lui offre son ombre rafraîchissante pour rendre ses jeux agréables. Ce jardin pour elle est un paradis où rien ne vient troubler son bonheur d'enfant.

L'hiver est tombé sur le monde, le jardin alors florissant est couvert d'un froid manteau blanc. Mais la fillette n'est pas triste, enfilant bottes, veste chaude et moufles, sa tête coiffée d'un bonnet, elle s'élance en riant dans cette épaisse mer étincelante. Elle court, elle tombe, laisse des marques dans la neige de son jardin, sa neige. Cette fois son ourson est resté dans la maison, il n'aime pas le froid. Plus tard elle fera, avec son papa, un gros bonhomme de neige, elle mettra une carotte pour le nez, deux petits cailloux pour les yeux, ce qu'elle trouvera pour la bouche, puis elle lui passera son écharpe autour du coup et papa dira qu'il fait trop froid pour lui donner aussi son bonnet, elle ne comprendra pas, justement s'il fait froid...
Elle attend avec impatience que le merveilleux sapin vienne, couvert de boules et de décorations, orner le coin du salon. Elle sait qu'il s'accompagnera des bons petits gâteaux que mamie prépare tous les ans. Ce soir là, elle aura le droit de se coucher tard, de rester avec les grands pour jouer avec tous les beaux cadeaux qu'elle aura reçus ! Elle mangera de la glace alors qu'il fait froid. Elle se sentira grande. Pour elle l'hiver est merveilleux.

La petite fille a grandi. Elle a délaissé au coin du grenier sa poupée et son ourson, ses coquillages et ses cailloux sagement rangés dans un carton. Elle a arrêté de jouer, de voir le monde en rose. Son innocence s'est envolée, celle de la petite fille qui croyait que son jardin était le monde, qui guettait l'arrivée du Père Noël. Elle a perdu la simplicité de la vie des petits, pour laisser place à une autre vie plus compliquée, plus dure... Sa vie s'est assombrit et elle rêve secrètement de retrouver un jour son bonheur d'enfant.

Arkania, 28 septembre 2002

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Inspiré par les morceaux : Comptine d'un Autre Été : l'Après-Midi et la Valse d'Amélie - Yann Tiersen (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain)

Illusions

Nous sommes ensemble, c'est tellement beau, je n'ose y croire...
Mais ça semble si réel, je voudrais tant y croire...
C'est l'automne, une brume légère se diffuse entre les arbres couleur d'or, les doux rayons du soleil, qui embrasse lentement le Terre, se reflètent dans ces gouttelettes pareilles à une multitude de minuscules étoiles brillant d'un doux éclat, projetant une lumière irréelle en cet endroit magique...
Tu es là, face à moi, on se regarde, d'un long regard profond, puis tu avances lentement vers moi sans détourner tes beaux yeux verts des miens.
Mon coeur s'accélère, s'embrase, je ne peux y croire, tu es là, à quelques mètres de moi, le temps me paraît si long, j'aimerais que déjà tu me serres dans tes bras, d'un geste doux et tendre, sans parole, nous n'en avons pas besoin...
Mais soudain, tu changes de cap et du même coup mon coeur éclate alors que je la vois, elle était là, depuis toujours, mais je n'ai pas voulu la voir...
Et c'est elle que tu entoures de tes bras en une étreinte amoureuse, tu lui souris, puis vos lèvres se touchent, lentement, tendrement, alors que mon coeur s'arrête...
Le temps se fige devant mes yeux vides, mon coeur se meurt, tout se tait en moi, je n'y crois pas...
Je te voulais pour moi... Je le savais, mais jamais je n'ai accepté que ton coeur lui appartienne, c'était tellement plus simple tant qu'elle n'était pas là...
Puis vous vous détournez et tu t'en vas, sans un regard, ni une parole, cela n'est pas nécessaire pour me signifier que dans ta vie, je n'ai pas ma place.
Alors, comme pour échapper au malheur, je ferme les yeux et ne vois que toi, mais jamais tu ne le sauras...

Arkania, le 25 Octobre 2000

Soirée d'été

C'est une belle nuit d'été, avec la fraîcheur qui caractérise les veillées en montagne, et les étoiles, pareilles à une multitude de petits diamants sur la toile de velours du ciel, brillent de mille feux sans jamais se lasser. Ton pull, posé sur mes épaules nues et glacées, les réchauffe peu à peu, m'emplissant de douceur, tandis que nous sommes assis, toi et moi, près de ce feu crépitant avec un ami commun. Au son envoûtant de ta guitare, nous entonnons de vieux airs depuis le coucher du soleil, voilà quelques heures déjà...
Ne te quittant pas des yeux, j'admire ces jeux de lumière que produisent les flammes. Tes yeux, aux pupilles vert-émeraude, semblent avoir volé quelques étoiles au ciel et s'illuminent de reflets de feu, pareils à des joyaux...
Tes mains, fortes et expertes, caressent avec douceur les cordes de la guitare que tu tiens contre toi, pareille à une femme, avec tendresse et délicatesse... et amour...
Cet âtre brûlant à mes pieds éclaire tout ton être d'une lumière si pure, te rendant plus merveilleux encore... Ou alors est-ce le brasier qui enflamme mon coeur qui t'illumine ainsi ?
Bercée par le doux son de ta voix, je ferme les yeux et t'imagine... J'imagine tes mains sur ma taille, remontant lentement dans mon dos, se promenant dans mon cou, passant dans mes cheveux défaits, tandis que tes lèvres chaudes tendrement se posent sur les miennes, mais tout s'efface... ; ta musique s'est tue, ta vois ne me porte plus... ; j'ouvre les yeux.
L'autre prend la relève. Mais sa musique n'égale pas la tienne... Alors, comme plus rien ne me porte vers le rêve, je te regarde...
Tes yeux croisent les miens, surprise, je me détourne et me sens rougir, mais je reviens vers toi et nous échangeons un long regard, tu me souris...
Il se fait tard et mes paupières sont lourdes... A contre coeur, je me résous à rentrer me coucher. Après vous avoir quitté, je m'éloigne du camp et me dirige d'un pas hésitant, à moitié endormie, vers la maison silencieuse.
Tout à coup, je crois rêver lorsqu'une main me rattrape par le bras et me retourne... C'est Toi... Tu es là, face à moi dans l'obscurité. Lentement, les yeux mi-clos, tu t'approches de moi, une main me caressant la joue, l'autre, toujours posée sur mon bras, y glisse jusqu'à rencontrer la mienne. Le contact de tes doigts, s'enlaçant aux miens, fait naître un frison qui me parcourt et atteint mon coeur...
L'attente me semble éternelle... Nos lèvres se touchent enfin... Tu es si doux, si attentif. Je ne saurais dire ce que je ressens exactement ; un mélange de peur, de joie, d'angoisse et de bien-être, de gène et d'amour s'empare de moi, s'insinuant dans mes veines jusqu'au plus profond de mon être, mais tout est déjà fini... Je lève mes yeux à toi : tu parais si heureux, mais tu guettes ma réaction. Laissant parler mes sentiments, je sens un sourire se dessiner sur mes lèvres. Rassuré, tu me chuchote : "Bonne nuit..." Ces mots, entendus déjà des milliers de fois, me paraissent si doux, mais cruels à la fois... tu me renvoies... Mais tu as raison, je tiens à peine debout...
Rapidement, mes lèvres effleurent les tiennes à nouveau et je me retourne, repartant vers la maison endormie, seule témoin de notre amour.
Me glissant sous les draps, je me dis que j'aurais dû rentrer plus tôt au lieu d'épuiser mes dernières forces pour rester le plus longtemps possible avec toi auprès du feu, ainsi aurions nous pu prolonger un peu plus cet instant si magique... Comme il m'est coutumier de penser à ce que j'aurais dû faire, ou ne pas faire... me sermonnant, je repense à ce premier baiser que je viens d'échanger avec toi, après tant d'années d'attente...
Mais déjà mes pensées se brouillent et, en fermant les yeux, je n'espère qu'une chose : que demain, au réveil, ce soit toujours aussi réel...

Arkania, le 26 Août 2001

Summer night

It's a beautifull summer night, with the typical coolness of a montain evening, and strars are shinning, as a lot of little diamands on the velvet of the sky. My bare and frozen shoulders are being warmed up by your sweater, little bu little, filling me with sweetness. We're both sitting with our friend in front of the crakling fire. We've ssung old songs since sunset, accompanied by the bewitching sound of your guitare.It has been going one for few hours...
My eyes keep following you, admiring the dancing shadows around you. Your eyes, as green as emeralds, seem to have stollen some stars above and seem to light up like jewels...
Your hands, strong and expertenned, are softly touching the srtings of the guitare that you're holding carefully, tenderly close to you, as if it has been a woman.
You are illuminated by the hearth burning next to my feet, and it's pure flammes illuminate you even more marvelously. But... maybe it's the fire growing in my heart which lights you up like this...
Lulled by the sweet sound of your voice, I just closed my eyes and I imagine you... I dream about your hands around my waist, coming slowly up my back, carresing my nek, going throw my dishevelled hair, as your lips touch mines lovingly... But the dream ends... ; you remaind silence... ; I open my eyes...
Your friend is playing now. But his musique isn't yours, and it cannot opend the doors of my dreams... I look at you...
Suddenly, our looks meet. Take by surprise, I look down and realize that I am blushing. Shyly I glance at you and we share a long stare, you smile to me...
I feel my eyes closing... I know I must go to sleep even if I don't want it at all... I leave you and walk with hesitation toward the sleepy house.
Suddenly, I fell like dreaming as a hand hold me and force me to return... It's you, you are here, near to me in the darkness. Slowly, with eyes half-closed, you come to me, one hand on my cheek, the another sliding down my arm until it meet my hand. The touch of your fingers, entwining with mines, give rise to a shiver, which insinuate itself into me, and touch my heart...
Waiting seems an eternity... Your lips meet mines finally... You're so sweet and carrefull. I cannot say what I really feel deep in my heart ; a blend of fear, happiness, aniexty and weel-being, of embarassement and love seize me, insinuatind itself in my vein, but all is already finished. I look up at you : you seemso happy, but you're looking for my reaction. I smile to you. I'm so glad it happened.
You wisper to me "Good night...". This words, already heard thousands time, seem to me so sweet, but so cruel at the same time... You put me back... But you're right, I'm so tired.
Quickly, my lips skim yours a second time and I turn back to the silent house...
Sliding beehing my sheets, I regret not to have gone back before, then would this magical moment habe been a little longer. I think back about this first kiss you've just given me, after so many years...
But my thoughts are already getting hazy and closing my eyes, I only wish one thing, that tomorrow, as I wake up, all will be as real as this night.

Arkania

Le rêve perdu

Dans la voiture, sur l'autoroute un jour de pluie, la jeune fille, las des pensées, regarde le paysage défiler sans le voir... La vitre est parsemée de gouttelettes se mouvant sur cette surface, au hasard du vent et des rencontres. Deux d'entre elles semblent avancer côte à côte, sans se risquer à se toucher ; elles ne feraient plus qu'une, elles le souhaitent, pourtant elles restent éloignées pensant que leur temps n'est pas encore venu...
"Elles ont tord" pense la jeune fille, "après il sera trop tard... Après, il est toujours trop tard..."
Elle a raison car déjà leurs chemins se séparent, l'une fonce, en rencontrant d'autres et, avec elles grossissant, elle accélère, l'autre tombe de plus en plus lentement...
Le fossé s'élargie entre elles, la petite goutte s'essaye à en croiser d'autres afin d'accélérer sa course pour rejoindre son amie, mais elles refusent sa compagnie, la quittant sans prévenir... La petite goutte ne va pas assez vite et elle continue de tomber le long de cette plate étendue...
Son amie a atteint depuis longtemps le point d'immobilité où elle va vivre encore quelques temps, séchant lentement avant de disparaître, lorsque la petite goutte y parvient, mais elles sont encore si loin... Au lieu de s'arrêter, elle pousse encore, espérant toujours...
"Inconsciente, reste donc où tu es."
Soudain, la petite goutte se meurt dans la rigole sous la fenêtre, s'étalant au contact du caoutchouc... A vouloir poursuivre un rêve perdu, elle a laisser sa vie lui échapper...
La jeune fille s'est endormie, un rêve, perdu lui aussi, caresse son âme, la dévorant peu à peu comme il a détruit la petite gouttelette de pluie... Son seul espoir réside dans l'oubli, mais il semble encore trop cruel...

Arkania, le 29 décembre 2002

Par contre, ça m'a fait pensé à quelqu'un à qui j'avais cessé de penser depuis au moins 5 minutes si tu vois ce que je veux dire...

Doux repos rêvé...


Fermer les yeux, m'endormir
A jamais, ne plus les ouvrir...

Comme un filtre protecteur
Hermétique aux douleurs

Apportées par ce monde, dehors
Toujours me blessant, encore...

M'arrêter là, fermer les yeux
Fuir mes malheurs, si joli voeux...

Je le voudrais, mais je ne puis
En ce monde c'est interdit

Les laisser là, ils ne comprendraient pas
Je n'pourrais pas, cette force n'est pas en moi

"Heureuse nouvelle" diront beaucoup
Dans l'aurore, oui, surtout

Mais plus tard, quand vient le soir
Non, mes pensées sont si noires...

Souffrir, paraître forte
C'est si dur mais qu'importe

Un jour je t'ai promis
D'être là toujours et je le suis.


Arkania - 10 février 2003

à Arka qui sait si bien transformer en mots ce que je pense au fond de moi...